mercredi 22 août 2012

A l'Ouest, rien de nouveau - Erich Maria Remarque

Erich Maria Remarque, né à Osnabrück, en Allemagne en 1898 et mort en 1970 à Locarno en Suisse, fait paraître en 1929 un roman qui lui vaut aussitôt une célébrité mondiale et demeure encore aujourd'hui un ouvrage-clef sur le premier conflit mondial, Im Westen nichts Neues, traduit en français "A l'Ouest, rien de nouveau". A leur prise de pouvoir en 1933, les nazis ne s'y trompent pas ; ils dénoncent le livre comme "trahison envers les soldats de la guerre mondiale", le brûlent solennellement et, déchoient l'auteur de sa nationalité allemande.

Le Livre de poche, 224 pages
Après avoir martelé, avec tant de conviction, des discours nationalistes et militaristes, leur professeur Kantorek pousse Paul Bäumer et tous ses camarades de classe à quitter le collège et s'engager volontairement dans l'armée allemande, à prendre part à cette terrible guerre qui oppose l'Allemagne à la France et la Grande Bretagne. Au bout de dix semaines d'entraînement intensif, Paul et ses amis découvrent l'horreur de la guerre, la brutalité de la vie au front. Obligé de mûrir d'un coup à 19 ans, Paul remet en cause son idéal patriotique et les références morales qu'on lui a inculqués. Le jeune soldat se sent soudain trahi par ses maîtres...

Mon avis : l'auteur signe avec ce roman une très belle mais tragique représentation de cette jeunesse sacrifiée sur les fronts de la Somme et des Flandres. Remarque qui, a été incorporé dans l'armée en 1916 et envoyé sur le front de l'Ouest en 1917, veut décrire et non accuser, mais la description devient par elle-même accusation, qu'elle ait pour objet les assauts à l'arme blanche, le comportement des gradés, à l'instar du cruel et imbécile caporal Himmelstoss, ou l'incompréhension suffisante des civils.

Compte tenu de la nature même des faits, bien que très réaliste et explicite (notamment les batailles dans les tranchées ou les attaques au gaz asphyxiant), l'auteur a évité de verser dans un récit sanguinolent et parvient de facto à s'abstenir de tout voyeurisme stérile. Son écriture nous bouleverse par sa justesse et son accessibilité ; une qualité indéniable du livre. On ne reste pas indifférent face à tant de vies brisées et gâchées.

mercredi 8 août 2012

Le grand Meaulnes - Alain-Fournier

Alain-Fournier, de son vrai nom Henri Alban Fournier, est né en octobre 1886 à la Chapelle d'Angillon (Cher). Il fait ses études à Paris et prépare le concours d'entrée à l'Ecole Normale Supérieure. Après son échec à l'oral de Normale, il fait son service militaire en 1907. En 1910, il est engagé comme chroniqueur littéraire à Paris-Journal. C'est à cette époque qu'il commence à rédiger quelques poèmes et contes, lesquels connaissent un certain succès. A l'automne 1913 paraît son premier roman, Le Grand Meaulnes, qui sera unanimement salué par la critique de l'époque. Août 1914, la France entre dans la première Guerre mondiale. Alain-Fournier est mobilisé en tant que lieutenant de réserve. Il est déclaré "disparu à l'ennemi" le 22 septembre 1914 dans la région de Verdun. Il avait vingt-sept ans.

Le Livre de poche, 352 pages
Augustin Meaulnes, un adolescent de dix-sept ans, fils d'une riche famille, est placé comme pensionnaire chez un instituteur de la région, un certain Monsieur Seurel. Elève du cours supérieur à Sainte-Agathe, un village proche des bords du Cher et de la Sologne, Augustin devient rapidement l'ami et le confident de François, le fils unique de l'instituteur, souffrant d'un léger handicap à la jambe qui le fait boiter. Quelques jours avant les vacances de Noël, Meaulnes disparaît. Certains pensent déjà à une fugue. Il part en fait sans autorisation à la gare récupérer les grands-parents de François. L'adolescent traverse un village de la Sologne, s'égare et arrive finalement dans un château mystérieux, dissimulé dans les sapins, où se déroulent les préparatifs d'une étrange fête à laquelle ne semblent confiés qu'enfants et adolescents. C'est là qu'Augustin croise une jeune fille, Yvonne de Galais, dont il tombera éperdument amoureux... 

Mon avis : c'est toujours avec une certaine émotion que je pense à Alain-Fournier, au destin cruel, jeté dans la barbarie de la Grande Guerre. L'auteur avait un talent évident, une plume fort agréable, exprimant une grande sensibilité de l'âme. Certes, le thème du roman n'est pas nouveau, il s'agit bien d'un récit de vie, d'amitié, d'amour et d'aventures, mais ce qui dégage du livre est une mélancolie, une atmosphère délicate, une poésie d'une qualité rare, plongeant le lecteur entre rêve et réalité. Un roman d'une grande richesse : une histoire qui reflète avec finesse les attentes, les rêves et les tourments de l'adolescence insouciante et, des personnages marquants qui nous fascinent à l'image du Grand Meaulnes, cet adolescent rêveur, énigmatique et turbulent, en quête d'aventures et de bonheur absolu.

Bien qu'il soit un "classique" de la littérature française, ce livre reste paradoxalement méconnu de notre jeunesse. On ne peut que le regretter.

A tous ceux qui hésitent encore, je vous laisse découvrir ce magnifique roman !

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