A l'Ouest, rien de nouveau - Erich Maria Remarque
Erich Maria Remarque, né à Osnabrück, en Allemagne en 1898 et mort en 1970 à Locarno en Suisse, fait paraître en 1929 un roman qui lui vaut aussitôt une célébrité mondiale et demeure encore aujourd'hui un ouvrage-clef sur le premier conflit mondial, Im Westen nichts Neues, traduit en français "A l'Ouest, rien de nouveau". A leur prise de pouvoir en 1933, les nazis ne s'y trompent pas ; ils dénoncent le livre comme "trahison envers les soldats de la guerre mondiale", le brûlent solennellement et, déchoient l'auteur de sa nationalité allemande.
Le Livre de poche, 224 pages
Après avoir martelé, avec tant de conviction, des discours nationalistes et militaristes, leur professeur Kantorek pousse Paul Bäumer et tous ses camarades de classe à quitter le collège et s'engager volontairement dans l'armée allemande, à prendre part à cette terrible guerre qui oppose l'Allemagne à la France et la Grande Bretagne. Au bout de dix semaines d'entraînement intensif, Paul et ses amis découvrent l'horreur de la guerre, la brutalité de la vie au front. Obligé de mûrir d'un coup à 19 ans, Paul remet en cause son idéal patriotique et les références morales qu'on lui a inculqués. Le jeune soldat se sent soudain trahi par ses maîtres...
Mon avis : l'auteur signe avec ce roman une très belle mais tragique représentation de cette jeunesse sacrifiée sur les fronts de la Somme et des Flandres. Remarque qui, a été incorporé dans l'armée en 1916 et envoyé sur le front de l'Ouest en 1917, veut décrire et non accuser, mais la description devient par elle-même accusation, qu'elle ait pour objet les assauts à l'arme blanche, le comportement des gradés, à l'instar du cruel et imbécile caporal Himmelstoss, ou l'incompréhension suffisante des civils.
Compte tenu de la nature même des faits, bien que très réaliste et explicite (notamment les batailles dans les tranchées ou les attaques au gaz asphyxiant), l'auteur a évité de verser dans un récit sanguinolent et parvient de facto à s'abstenir de tout voyeurisme stérile. Son écriture nous bouleverse par sa justesse et son accessibilité ; une qualité indéniable du livre. On ne reste pas indifférent face à tant de vies brisées et gâchées.
Compte tenu de la nature même des faits, bien que très réaliste et explicite (notamment les batailles dans les tranchées ou les attaques au gaz asphyxiant), l'auteur a évité de verser dans un récit sanguinolent et parvient de facto à s'abstenir de tout voyeurisme stérile. Son écriture nous bouleverse par sa justesse et son accessibilité ; une qualité indéniable du livre. On ne reste pas indifférent face à tant de vies brisées et gâchées.