vendredi 20 août 2010

La onzième plaie - Aurélien Molas

La Onzième plaie est un roman dérangeant traitant d'un sujet douloureux - la pédophilie-. Il s'agit du premier thriller d'Aurélien Molas, jeune auteur et scénariste de 24 ans, situé dans la lignée de Jean-Christophe Grangé, notamment par la maîtrise de la mise en scène.

Albin Michel, 412 pages
Dans une France à fleur de peau, plongée dans une crise sociale sans précédent, des bandes de casseurs investissent et vandalisent les rues de Paris, certains quartiers incendiés, pillés sont devenus des zones dangereuses pour les forces de police débordées, qui traversent une grave crise de confiance. Dans ce chaos indescriptible, le commissaire Maxime Kolbe, à la tête d'une unité spéciale chargée de la lutte contre les réseaux pédophiles, composée du capitaine Alain Broissard et du lieutenant Léopold Apolline, est sur la sellette lorsque l'un de leurs suspects est innocenté et que son unité se retrouve dans la ligne de mire de la police des polices (L'IGPN). Le commissaire et son second sont accusés d'avoir fabriqué des preuves contre celui que la presse a appelé "le monstre de Jarnages", des accusations ayant entraîné la mort de la femme et du jeune fils du suspect, brûlés vifs dans l'incendie de leur maison.
Pour l'heure, le capitaine Broissard enquête sur la découverte au Havre d'un container rempli de cassettes pirates. Parmi de nombreux films,
Neverland, titre d'un des DVD, livre une vidéo pédophile d'une rare atrocité, projetant l'enquêteur dans son passé. Il transmet directement ces images au lieutenant Apolline. Celui-ci commence les recherches mais la commissaire divisionnaire Dussaud, qui n'a jamais approuvé les méthodes de Kolbe, lui impose désormais une partenaire, Zoé Hermon.
Au même moment, à la station Porte des Lilas, deux jeunes filles se sont jetées sous le métro. La jeune femme policière, Blandine Pothin, est chargée d'enquêter sur la mort des deux jeunes filles. Selon son supérieur, le commissaire Rilk, le double suicide apparaît évident. Blandine n'y croit pas trop et reprend les investigations, malgré le refus de Rilk.
Ces affaires parallèles et séparées de Broissard, Apolline et Pothin vont se mêler et se rejoindre, au milieu de cette France à feu et à sang...

Mon avis : avec ce premier roman sombre, Aurélien Molas parvient à traiter sobrement ce sujet douloureux, en suggérant les faits, sans pour autant tomber dans le graveleux et le voyeurisme primaire.

Le roman est relativement long (400 pages), pourtant le lecteur n'a guère le temps de s'ennuyer. Les chapitres sont courts et bien structurés. L'écriture est fort rythmée, avec un sens de la mise en scène qui maintient constamment la tension.

Quelques bémols toutefois : selon moi, l'auteur aurait pu développer davantage ses personnages et l'on peut regretter le manque d'interactions entre tous les protagonistes de ces affaires. Ainsi, si le thriller est intelligemment mené, la fin de l'histoire reste fort peu originale.

Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'un bon roman. C'est un auteur plein de promesses, qu'il faudra surveiller.

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