samedi 22 octobre 2011

Les Âmes grises - Philippe Claudel

Les Âmes grises est un roman de Philippe Claudel (né en 1962), publié en 2003 et, qui a reçu le Prix Renaudot la même année.

Le Livre de poche, 280 pages
Vingt ans après son enquête sur "l'affaire", un modeste policier, Louis Despieux, est encore bien troublé : il se rappelle la triste journée de 1917 où, dans un petite village du Nord-Est de la France, à quelques encablures du front où les hommes tombent un à un au rythme violent des obus, une petite fille est retrouvée morte, violée et étranglée, au bord de la Guerlante, à deux pas de la demeure du procureur Pierre-Ange Destinat, homme taciturne et veuf inconsolé. La victime se prénomme Belle de jour ; âgée de 10 ans, elle est la troisième et dernière fille de l'aubergiste. Le juge Mierck et le colonel Matziev, notables méprisants incarnant la bourgeoisie pompeuse et provinciale, ennemis de Destinat, sont chargés de l'enquête, laquelle s'annonce pourtant difficile ; le village voit en effet arriver par intermittence de jeunes soldats éclopés, mutilés, avides d'alcool et de filles pour oublier l'horreur de cette terrible guerre...

Mon avis : je n'avais encore jamais lu cet écrivain et je dois dire que j'ai été agréablement surpris. Je remercie Mic et son blog Noir Suspense de m'avoir fait découvrir cette lecture.

Le souci du détail, une belle écriture, cette manière de décrire les paysages et les ambiances donnent incontestablement de la force et de l'authenticité. L'histoire est touchante et brutale à la fois. Le lecteur se prend d'affection pour les personnages, on a parfois les yeux embués, notamment pour la femme du policier, Clémence, ou le médecin des pauvres ou encore la jeune Lysia Verhareine qui arrive dans ce village pour occuper le poste d'institutrice et qui connaîtra un sort tragique. Tous ces protagonistes évoluent dans la tristesse et la grisaille.

Philippe Claudel brosse également le portrait de personnages d'une bêtise rare, aux préjugés de classes et animés des pires sentiments tels la lâcheté et la méchanceté. La grande guerre est propice à favoriser tous les excès et mettre en avant nos pires comportements.

Un récit hanté par le poids du temps et des remords, un roman remarquable que je vous conseille de lire.

Articles au hasard

Blogger

Visiteurs depuis le 21/08/2009


Lectures

  © Blogger templates 'Neuronic' by Ourblogtemplates.com 2008

Back to TOP