mardi 24 novembre 2009

Aya de Yopougon - Marguerite Abouet et Clément Oubrerie

N'étant pas un véritable amateur de bandes dessinées, je me suis laissé tenter récemment par la lecture d'Aya de Yopougon et, je dois dire que j'ai été agréablement surpris.


Prix du meilleur premier album à Angoulême en 2006, cette bande dessinée (cinq volumes pour l'heure) que l'on doit à Clément Oubrerie pour les illustrations et, à la franco-ivoirienne Marguerite Abouet pour le texte, est une fresque haute en couleur, qui nous fait plonger, en 1978, à Yopougon, quartier populaire d'Abidjan, la capitale ivoirienne.

Gallimard, 96 pages (t1), 106 pages (t2)
Trois inséparables copines constituent les héroïnes de cette série, version africaine : Aya, belle jeune fille gentille et ambitieuse de 19 ans, préoccupée par ses études et son avenir, souhaite embrasser la carrière de médecin, tandis que Adjoua et Bintou passent leur temps à "gazer" (sortir) avec les "Genitos" (jeunes flambeurs) au "ça va chauffer", le bar le plus branché. Les parents d'Aya, Ignace, cadre à la brasserie nationale Solibra, et Fanta, rêvent pour leur fille d'un bon mariage avec Yao, le fils du patron de la brasserie. Mais Aya ne l'entend surtout pas de cette oreille...
Autour de ces trois jeunes filles gravitent de nombreux personnages et leurs histoires, souvent très compliquées, d'où des rebondissements et de multiples péripéties.

Mon avis : c'est le dépaysement assuré ! Un vrai feuilleton, à la sauce africaine et humoristique. On s'attache immédiatement aux personnages qui façonnent la vie du quartier, y compris les personnages secondaires, comme Hervé, le cousin de Bintou, pas très futé, et amoureux d'Aya ou Moussa le paresseux. On suit avec plaisir tout ce joli monde, on se réjouit de leur spontanéité.

L'histoire est entraînante. Les dessins sont beaux, réussis et très colorés. Les couleurs intenses font ressortir l'ambiance joyeuse et pétillante des années "disco".


© 2005 Editions Gallimard, Aya de Yopougon, Abouet & Oubrerie

Après chaque histoire, le lecteur retrouve un délicieux "bonus ivoirien" : un lexique très utile portant sur les termes et expressions du pays, des recettes de cuisine locales, des explications sur la tenue vestimentaire ou quelques conseils pour bien rouler du tassaba (entendez "les fesses")...

Drôle, authentique et pleine de sensibilité, cette magnifique chronique est une invitation au voyage. C'est aussi l'occasion de découvrir enfin une autre Afrique éloignée des clichés et des caricatures - créés par les Occidentaux - qui collent trop souvent au continent noir (la famine, la corruption, les guerres, les maladies...). Au contraire, il s'agit d'une Afrique gaie et colorée et Aya, c'est somme toute, la vie quotidienne d'une jeunesse africaine normale, avec ses amitiés, sa drague, ses amours, ses études, bref ces occupations que partagent les jeunes du monde entier.

Sans hésitation, je vous recommande cette série : un vrai bonheur ! "Dêh" !

2 réactions:

Anonyme 26 novembre 2009 à 11:20  

Comme toi, j'ai vraiment aimé, c'est une formidable BD, les personnages sont très attachants, j'espère que la série continuera. Samuel

Nico 18 janvier 2013 à 21:35  

Une très bonne saga, même si, contrairement à toi, j'aurais souhaité plus de détails sur la politique ou même la faim, ou tout simplement un peu plus de profondeur. Mais à l'arrivée j'ai quand même beaucoup apprécié cette série pour sa fraîcheur, son humour et son dynamisme!

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