samedi 6 février 2010

Le Pigeon - Patrick Süskind

Le livre du week-end est consacré à une nouvelle de Patrick Süskind, intitulée : Le Pigeon.

Ce récit a été publié en 1987, sous le titre original Die Taube.

Le Livre de poche, 89 pages
Cela fait trente ans que Jonathan Noël, agent de sécurité dans une banque parisienne, loge dans un minuscule logement sous les combles, où il s'est construit tout au long des saisons une existence de solitaire : ses parents ont autrefois été déportés, sa femme l'a abandonné et, il va bientôt prendre sa retraite. Cette morne existence d'où il a exclu tout imprévu est soudainement bouleversé par un événement absolument dérisoire et grotesque : un pigeon cherche à entrer dans sa chambre de bonne. Apeuré, angoissé, Jonathan s'enfuit, songe même un instant à se suicider, mais finalement, au cours d'un orage, il est, par une sorte de miracle, délivré de ses appréhensions et pour la première fois, le cours des événements lui échappe...

Mon avis : c'est un petit livre qui marque les esprits. Pour tous ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion ou la chance de lire cet auteur allemand, c'est le moment de franchir le pas et de découvrir son univers. Patrick Süskind développe à merveille la solitude ; cette solitude dans laquelle ses personnages sont enfermés ou s'enferment volontairement.

Le livre se lit facilement, les exercices de style sont fort bien maîtrisés. A partir de faits totalement anodins, l'auteur parvient à faire monter l'angoisse de son personnage. Le lecteur est entraîné par les pensées délirantes, voire paranoïaques de Jonathan Noël et est forcément happé par cette atmosphère jusqu'à la fin.

Un passage du livre m'a beaucoup marqué : la confrontation presque brutale avec le mendiant fait réfléchir et demeure très prenante. Le lecteur ne ressort pas indemne des angoisses excessives de Jonathan, il en éprouve même un certain malaise, car les tortures psychologiques de notre héros "maniaque" le touchent.

Aucun point négatif à propos de cette histoire courte, me direz-vous ? J'y arrive. Je pense que Süskind aurait pu développer encore la description cyclothymique et se plonger davantage dans les blessures d'enfance de Jonathan. Mais ces petites faiblesses ne suffisent pas à ternir la nouvelle, ni même mon enthousiasme.

Un livre intéressant, je vous le recommande. Vous ne réagirez plus tout à fait de la même manière, après en avoir terminé la lecture...


6 réactions:

Cacahuète 6 février 2010 à 14:04  

J'ai lu le parfum de cet auteur, que je n'avais pas du tout aimé.... aussi depuis, j'ai un peu peur d'ouvrir un autre livre de cet auteur.... as tu lu le parfum aussi ?

MeL 7 février 2010 à 10:59  

Une critique qui me donne envie de le lire, je le rajoute à ma LAL ! (je connais seulement Le Parfum de cet auteur)

Joelle 9 février 2010 à 10:59  

Je l'ai lu il y a quelques années et c'est un court roman qui m'avait marqué à cette époque ! Bizarrement, je n'en ai pas gardé beaucoup de souvenirs avec le recul !

Loizo 9 février 2010 à 18:31  

Merci Cacahuète pour ton commentaire. J'ai lu également le parfum que j'ai beaucoup aimé ; j'ai d'ailleurs édité un billet sur ce blog il y a quelques mois.

Loizo 10 février 2010 à 21:43  

Merci Mel pour ton commentaire

Loizo 11 février 2010 à 21:13  

@ Joelle : de manière générale, c'est un livre qui marque les esprits

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